Je voudrais bien qu’un maraud comme toi se mêlât de me donner des ordres.
Considérez, altesse, qu’il faut cependant que je sois le prince ou que je sois l’aide-de-camp. C’est par votre ordre que j’agis.
Me dire que je suis un impertinent en présence de toute la cour, parce que j’ai voulu baiser la main de la princesse ? Je suis prêt à lui déclarer la guerre, et à retourner dans mes états pour me mettre à la tête de mes armées.
Songez-donc, altesse, que ce mauvais compliment s’adressait à l’aide-de-camp et non au prince. Prétendez-vous qu’on vous respecte sous ce déguisement ?
Il suffit. Rends-moi mon habit.
Si mon souverain l’exige, je suis prêt à mourir pour lui.
En vérité, je ne sais que résoudre. D’un côté, je suis furieux de ce qui m’arrive ; et d’un autre, je suis désolé de renoncer à mon projet. La princesse ne paraît pas répondre indifféremment aux mots à double entente dont je ne cesse de la poursuivre. Déjà je suis parvenu deux ou trois fois à lui dire à l’oreille des choses incroyables. Viens, réfléchissons à tout cela.
Que ferai-je, altesse ?
Remets-le, remets-le, et rentrons au palais.
Scène V.
Ma fille, il faut répondre franchement à ce que je vous demande : ce mariage vous déplaît-il ?