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contribuent ordinairement plus que les anciens, à proportion de leurs ressources, pour les routes, les tribunaux et une multitude d’établissemens dont les progrès ne sont pas en rapport exact avec ceux de la population[1]. Il est donc permis d’évaluer, comme l’a fait M. Livingston, sur la base des taxes connues d’une grande partie de l’Union et de leur rapport avec le nombre des habitans, les charges du pays tout entier. L’emploi d’une semblable proportion aurait plutôt pour effet d’accroître, dans le cas présent, le chiffre des contributions nationales, que de le réduire.

Il résulte des tableaux que nous ne publions pas à cause de leur étendue, et des tableaux suivans qui en font connaître la partie essentielle, 1o qu’en 1850, les taxes locales du Maine, Rhode-Island, Connecticut, Ohio, Indiana, Missouri, s’élevaient, pour une population de 2,215,718 habitans, à 18,636,751 fr. ; 2o qu’en appliquant les bases de cette évaluation aux autres états, la totalité des charges locales des États-Unis devait être estimée à 91,095,196 fr., au lieu de 261,998,605 fr., chiffre avancé par M. Saulnier, ce qui prouve qu’il a commis une erreur d’environ 170,903,409 fr. sur cette branche des contributions américaines ; 3o que les dépenses du gouvernement fédéral ne s’élevaient pas à 144,335,884 fr., mais à 130,431,475 fr., y compris l’excédant des recettes, employé pour la dernière fois cette année à l’extinction définitive de la dette, seconde erreur de 13,904,409 fr. sur les dépenses générales, qui pourtant ne comportent aucune espèce d’incertitude et de contestations.

Dans le premier et le second tableau, nous avons évalué, ainsi que le désire M. Saulnier, à 5 fr. 42 c., le dollar dont la valeur variable, selon l’état du change, descend quelquefois à 5 fr. 25  cent.

  1. M. Adam Seybert, membre de la chambre des représentans des États-Unis, a publié en 1817 un tableau d’après lequel de 1789 à 1815 (pendant 25 années), les dépenses et les recettes du gouvernement fédéral, y compris le remboursement et le produit des emprunts nationaux, se sont élevées, année moyenne, à 76,779,720 fr., chiffre supérieur à ce qu’on payait en 1830, sans compter la dette. Or la population était en 1790 de 3,929,000 habitans, de 8,437,000 en 1815, de 12,866,020 en 1830. (Annales statistiques de Seybert, traduites par M. Arnold Scheffer en 1820.)