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DE L’HISTOIRE

DE
LA LITTÉRATURE FRANCAISE.

DISCOURS PRONONCÉ AU COLLÉGE DE FRANCE
LE 14 FÉVRIER 1834.

Messieurs,


Notre première pensée à tous ne peut être aujourd’hui qu’une pensée triste, mes premières paroles que l’expression d’un douloureux hommage et d’un deuil respectueux ; je comprends l’émotion qui a dû vous saisir en mettant le pied dans cette salle, où vous entendîtes pour la dernière fois la voix aimée et déjà défaillante du vénérable maître que nous avons perdu. Cette émotion, je l’éprouve plus que personne en ce moment, pour moi plein de solennité, où je viens m’asseoir dans une chaire à laquelle s’attache une si brillante et si honorable célébrité. Ce sentiment, messieurs, qui nous est commun, qui nous unit dans l’attendrissement et la piété d’un même regret, ce sentiment est le meilleur tribut que