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cinquième, — celle de Saragosse, — a été fondée sous le règne de Ferdinand vii.

Individuellement, un mæstrante est un gentilhomme, un grand qui vit d’ordinaire à son aise, et fort tranquille dans sa province, ayant un beau cheval et un bel uniforme pour les jours de gala. M. Martinez de la Rosa a écrit sur la tombe de deux d’entre eux :

A qui yacen dos maestrantes,
Ocupados como antes[1].

Cette épitaphe est la meilleure définition qui se puisse donner de ces honorables chevaliers.

Sur le désir que leur avait fait témoigner Sa Majesté, les cinq maestranzas royales avaient élu chacune une douzaine de leurs membres, — les plus jeunes et les meilleurs cavaliers, — qui avaient été chargés d’aller représenter leurs corps respectifs aux solennités de la Jura. Ce furent ces députés qui, réunis à Madrid, au nombre de soixante, après avoir éprouvé préalablement leur adresse par de fréquentes répétitions, donnèrent enfin, le 25, publiquement, à la Place des Taureaux, hors de la porte d’Alcala, la représentation qui s’appela les Parejas.

L’enceinte qui lui servait de théâtre étant bien moins vaste que celle de la Plaza Mayor, il avait été plus difficile encore d’être admis aux Parejas qu’à la course royale. C’était une fête de bonne compagnie, une fête tout aristocratique. L’assemblée avait été composée d’un public de choix. Les loges étaient occupées par les grands dignitaires de l’état, par les grandes dames, par les évêques, par les cardinaux, par le corps diplomatique. Les employés des administrations, les officiers de l’armée, remplissaient avec leurs familles l’amphithéâtre couvert. — Sauf quelques-unes de ses portions qui avaient été réservées pour l’orchestre et les gens du palais, — le tendido avait été encombré de soldats de diverses armes, spectateurs dociles, auxquels il avait été enjoint de se divertir paisiblement et avec décence.

À six heures, leurs majestés, accompagnées de leurs altesses

  1. Ici reposent deux maestrantes occupés comme auparavant.