Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 4.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cipes, ou de bien mauvais raisonneurs, si, en partant de pareils principes, ils parviennent à guérir leurs malades.

La vogue de l’acupuncture lui fournit l’occasion de donner quelques détails sur ce procédé, usité à la Chine et au Japon, et peut-être trop vite abandonné parmi nous.

Dans ce siècle, les premiers qui vinrent dire à l’Académie que des pierres étaient tombées du ciel, c’est-à-dire de l’atmosphère, furent moqués pour leur crédulité : maintenant, nul savant ne doute du fait ; mais il était curieux de le trouver constaté dans les annales du peuple qui offre la série d’annales la plus longue et la plus continue ! C’est ce qu’a fait M. Rémusat en recueillant un grand nombre de faits de ce genre, attestés par des auteurs contemporains dont les plus anciens remontent à l’époque de la fondation de Rome.

M. Rémusat s’efforçait de pénétrer, au moyen de renseignemens écrits, cet empire fermé aux explorateurs européens, et, grâce à lui, la science sédentaire en a plus d’une fois devancé et préparé les découvertes.

Ainsi interrogé par M. Cordier, sur le lieu où les Calmucks recueillent le sel ammoniac qu’ils portent dans toute l’Asie, il lui indiqua, d’après l’encyclopédie chinoise, deux volcans en ignition dans les régions centrales de l’Asie, à quatre cents lieues de la mer ; fait géologique important, puisqu’on avait voulu expliquer les éruptions volcaniques par le voisinage de la mer, qu’en général leurs foyers semblent suivre. Il ajoutait qu’on ne pouvait mieux faire que de consulter les ouvrages composés à la Chine, sur l’histoire naturelle des climats qu’elle renferme, en attendant que le génie des sciences y conduisît les Pallas et les Humboldt. Le génie qu’invoquait M. Rémusat l’a entendu. M. de Humboldt est allé non loin de ces volcans de la Tartarie Chinoise ; les relations que des témoins oculaires lui ont fournies, ont confirmé les assertions de l’encyclopédie, et l’illustre voyageur a rattaché avec reconnaissance les indications puisées aux sources chinoises par M. Rémusat et M. Klaproth, à ses importantes considérations sur les systèmes de montagnes qu’on réunit sous le nom vague, et, selon lui, très impropre, de plateau central de l’Asie.

J’ai parlé tout-à-l’heure d’encyclopédie, et on a pu s’étonner