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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 octobre 1833.


Les affaires d’Espagne occupent tous les esprits ; et au mouvement que se donnent tous les hommes politiques, il semble que nous soyons rentrés dans les intrigues qui précédèrent la fameuse guerre de la succession. Depuis long-temps on s’attendait à recevoir la nouvelle de la mort de Ferdinand vii ; déjà plusieurs fois des avis controuvés avaient dû faire prendre les mesures nécessaires en pareil cas ; cependant, quand la nouvelle officielle et véritable arriva au cabinet de Neuilly, rien ne se trouva prêt pour aviser aux embarras qui devaient naître de cet important évènement politique. Un conseil fut assemblé, et le véritable président, le chef réel du ministère, prit à peu près seul la parole, et seul se montra un peu instruit des intérêts de la France et des chances de succès qu’on peut avoir en Espagne. Un des ministres, homme historique s’il en fut, se jeta dans l’histoire des affaires de la succession, dans la discussion de la coutume salique qui régit la famille des Bourbons, et imagina, comme moyen diplomatique, de faire valoir à la jeune reine douairière d’Espagne le sacrifice de ce principe que les Bourbons cadets de France consentent à lui faire. C’est à cette niaiserie de professeur que se réduisirent les lumières que le ministère tout entier apporta dans ce conseil. Les autres