Voilà ce qui en reste.
Et les autres ?
Ils sont déjà loin.
Rendons grâce aux dieux, car les consuls sont bien près, ils ne trouveront que Bestia, et celui-ci ne compte pas.
Ou plutôt il ne compte plus. Tel que tu le vois, il se croit mort.
Comment, mort !
Oui, il m’a demandé la mort et je lui ai donné le sommeil ; tu l’entends.
Bestia ! Bestia !
Qui m’appelle ? je suis mort.
Bestia !
Tiens, toi aussi, César, te voilà mort. Tiens, voilà aussi l’ombre de Vercingetorix : tu ne m’as pas manqué de parole ; c’est bien. Le souper est-il prêt ? je t’invite, César ; as-tu amené l’ombre de Fulvie ?
Réveille-toi, vieux fou ! les consuls vont venir.
Je ne crains rien, je ne suis plus qu’une ombre, me voilà dans le séjour des justes. Vercingetorix, le souper ; car je retrouve ici-bas tout ce que j’aimais sur la terre. Il n’y a vraiment que le nom de changé ; c’est, à peu de chose près, comme là-haut. Je suis l’ombre d’un maître ; toi, tu es l’ombre d’un esclave, et ceci est l’ombre d’un souper.
Sortiras-tu de ce cauchemar ? (Il le secoue violemment.)