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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.

que l’on envahisse le repaire des brigands, la maison de Bestia ; que Marcius parte pour l’Étrurie pour être opposé à Manlius ; Metellus Treticus, pour l’Apulie, Pompeius Ruffinus, à Capoue ; Metellus Celer, dans le Picenum ; et qu’Antonius, mon collègue, se mette à la tête des troupes contre Catilina même.

LES SÉNATEURS.

Accepté, accepté.

CÉSAR.

Écoutez quelques observations, n’allons pas imprudemment confier…

LES SÉNATEURS.

Silence, patron du désordre !

CÉSAR.

Prenez garde que l’intérêt public ne se charge de vengeances particulières.

CATON.

Tous nos ennemis ne sont pas dehors. Je propose que la liberté et cent sesterces soient accordés à l’esclave qui se fera délateur, deux cents à l’homme libre, et l’impunité, s’il était complice.

CÉSAR.

La loi est morale.

LES SÉNATEURS.

Accepté, accepté.

CATON.

Le temps presse ; pour couper court à tout, je demande, comme aux temps des grandes calamités, que Rome se livre à la merci des consuls et, qu’armés de pouvoir discrétionnaire, ils veillent à ce que la république n’encoure aucun danger.

LES SÉNATEURS.

Accepté, accepté.

CÉSAR.

Je l’avais bien dit. Ils ont fait de Tullius Cicéron un homme politique !


FIN DU DEUXIÈME ACTE.