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REVUE DES DEUX MONDES.

FULVIE.

Qui oserait se plaindre !

BESTIA, ayant réfléchi.

Ah ! César n’est pas de la conspiration… Je ne sais ce que j’éprouve. J’ai froid, je tremble…

CATILINA.

Vous avez entendu César ! Le sénat, a-t-il dit, conspire ; Cicéron prend des mesures contre nous. Eh bien ! il s’agit de fouiller dans les projets consulaires. En ce moment, je regrette César.

CURIUS.

Et pourquoi ?

CATILINA.

Parce qu’il est le mari de toutes les femmes.

BESTIA.

Qu’est-ce que cela fait à la conspiration ?

CATILINA.

Tu le demandes ! Ne sais-tu pas que de tous les conjurés, le meilleur est l’adultère, et que le secret du mari n’échappe jamais à l’amant de la femme ? Y a-t-il personne parmi vous qui ait des titres à faire valoir auprès de Terentia ?… Voyons, qui se dévoue ?

CURIUS.

Ce ne sera pas moi.

(En ce moment Bestia regarde Curius en riant.)
CERTHEGUS.

Ni moi.

LENTULUS.

Ni moi.

VARGUNTEIUS.

Moi, je me suis chargé de tuer le mari. C’est assez.

FULVIE.

Eh bien ! tirez-la au sort. Je gage que Bestia sera le mortel heureux.

TOUS LES CONJURÉS.

Oui, oui, Bestia.

BESTIA.

Non ! non ! belle Fulvie !… Curius n’a point attendu le sort.

FULVIE.

Curius !