Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/638

Cette page a été validée par deux contributeurs.
632
REVUE DES DEUX MONDES.

des généraux par la manière dont leurs divisions restèrent échelonnées ! Quintamar était le plus rapproché de Mexico ; puis venaient Santa-Anna et son armée, ensuite Bustamente ; Pedraza se tenait renfermé dans Puebla, et il était pressé du côté de Zalapa par une seconde division de Bustamente. Le 8 décembre, Pedraza tenta des propositions d’accommodement, elles furent écoutées ; car l’armée du gouvernement commençait à éprouver de grandes privations ; enfin, le 11, un ordre du jour annonça aux deux armées qu’un armistice venait d’être conclu et signé entre les généraux, afin de pouvoir mettre à exécution un traité dont voici les principales dispositions :

1o  Confirmation de toutes les élections et actes législatifs postérieurs au 1er  septembre 1828, époque à laquelle Santa-Anna a pris les armes contre Guerrero ;

2o  et 3o  Chaque état procédera à de nouvelles élections pour le congrès général selon les formes constitutionnelles ;

4o Le nouveau congrès sera assemblé le 15 février 1833 ;

5o Le 25 mars, les votes pour le président et le vice-président seront ouverts ; avant le 30, ces fonctionnaires seront élus ;

6o Toutes les troupes et leurs officiers quitteront la capitale des états huit jours avant les élections ;

7o Toute loi martiale est révoquée ;

8o Pedraza est reconnu président jusqu’au 1er  avril 1833 ; Bustamente, vice-président ;

9o Amnistie générale et complète pour tout ce qui a été fait depuis le 22 septembre 1828.

Les généraux engagent leur honneur pour l’exécution de ce traité.

Cependant les chambres, qu’on n’avait pas consultées, se soulevèrent contre cette convention qui les blessait dans leurs plus chers intérêts, puisque les membres étaient soumis aux chances d’une nouvelle élection : le traité fut désapprouvé, Bustamente déclaré traître à la patrie et privé du commandement. Mais tous ces arrêts que n’appuyait aucune force armée n’étaient que l’expression d’un ridicule dépit ; les armées maintinrent leur acte de pacification, et le 26 décembre, la ville de Puebla fut témoin d’un magnifique spectacle, lorsqu’au milieu d’immenses acclamations les généraux, na-