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ALDO LE RIMEUR.
ALDO.

De quoi parlez-vous, monsieur ? de ma fantaisie ou de ma poche ?

TICKLE.

Je parle de votre fantaisie, de votre poche, de votre bourse et de votre crédit. Croyez-moi, c’est une habitude de mauvais genre que de n’avoir pas le sol…

ALDO.

Je vous demande pardon. J’ai le sol très pur. Vous m’attaquez dans ma profession. Je chante quelquefois les vers que je fais… écoutez : Ut, re, mi, fa, sol.

TICKLE.

Mauvais, mauvais, monsieur !

ALDO.

Lequel, monsieur, la note ou le mot ?

TICKLE.

Tous deux, monsieur, tous deux, cela sonne le creux et sent le vide.

ALDO.

Moi, je trouve que ma chambre sonne mal à cause du trop plein. Vous plairait-il d’en sortir ?

TICKLE.

Ah ! fi, monsieur, jamais ! le nain de la reine !

ALDO.

Quand vous seriez le mien, monsieur, je n’en agirais pas autrement, je vous jure.

TICKLE.

Je m’en rapporte à votre bonté.

ALDO.

Ne vous en rapportez que médiocrement à ma patience.

TICKLE.

Monsieur, j’ai fini en deux mots, voulez-vous gagner de l’argent ? vous en avez besoin.

ALDO.

Pas le moindre besoin, monsieur, je vous jure.

TICKLE.

Vous êtes trop modeste. Je connais votre position, le dénuement