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MÉLANGES


DE SCIENCES ET D’HISTOIRE NATURELLE.




Nous avons, dans notre numéro du 15 mars, rapporté, d’après le témoignage de M. Bonnafous, les ingénieuses précautions qu’avait prises une marmotte pour s’établir dans ses quartiers d’hiver, d’une manière à la fois commode et sûre. Le récit original de ce fait, inséré dans la Bibliothèque de Genève, a donné à un anonyme l’occasion d’adresser aux éditeurs du journal une lettre où se trouvent des observations relatives aux mœurs de plusieurs animaux domestiques. Nous en donnerons ici un extrait et nous y joindrons quelques autres faits de même genre.

« Le premier trait, dit l’anonyme, concerne une race peu considérée, mais que d’autres données m’avaient déjà désignée comme susceptible d’attachement et plus intelligente qu’on ne l’imagine, lorsqu’on se laisse influencer par son aspect peu attrayant. M. C., propriétaire d’un domaine qu’il surveillait lui-même avait établi une porcherie. Deux cochons savoyards furent achetés ensemble et placés dans la même étable ; l’un d’eux fut pris de douleurs qui l’empêchaient de se lever ; son camarade allait chercher et lui apportait la nourriture que l’on déposait dans une auge pour tous les deux. Quelque temps après, il arriva qu’on fit sortir un jour tous les porcs, pour les conduire sous des chênes dont ils devaient manger le gland. Le malade, alors convalescent, resta seul en arrière à moitié chemin du bois. Son ami s’arrêta, se sépara des autres et revint