M. de Latouche nous détaille avec charme sa vallée et les souvenirs de quelques habitans, il dit en parlant de Georges Farcy : « Il cachait son génie et son courage sous un air bien bon enfant… À sa taille mince, à des favoris d’un blond vif, on l’eût pris pour un Écossais. » Ce dernier trait est pris sur la nature ; il peint tout Farcy au physique ; il résume les plus longues et minutieuses descriptions qu’on pourrait faire de lui : Écossais de physionomie et aussi de philosophie, oh ! c’est juste cela. Le Cœur du Poète, petit roman final, consacré à la mémoire de Marie-Joseph Chénier, sera lu avec un profond intérêt ; le commencement m’a touché plus que les dernières parties ; mais j’attribue cette différence d’impression à certains détails circonstanciés qui m’étaient venus depuis long-temps sur la personne réelle qui joua près de Marie-Joseph ce rôle de Stéphanie un peu flatté par M. de Latouche. Plusieurs passages où M. de Latouche s’exprime indirectement pour son propre compte par la bouche de Marie-Joseph calomnié, seront sentis, comme ils doivent l’être, par tous les caractères indépendans et sincères qui ont pu lui être hostiles sans le bien connaître : nous voudrions que M. de Latouche en fut persuadé autant que nous le sommes nous-même.
— Nous recevons de Berlin sous le titre de Feuilles volantes une petite brochure de jolis vers français composés par l’un de nos jeunes compatriotes, M. Marmier : ce sont de purs sonnets, de gracieuses et simples élégies, des souvenirs aimables d’une muse toute française qui s’adresse tantôt à Tieck, tantôt à M. Adalbert de Chamisso, ou quelquefois aux beautés des rives de la Sprée.