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MAGIE ORIENTALE.


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Taricki, Anzilou, Taricki.

Comme on voit, c’est fort peu compliqué ; mais la difficulté réside dans la manière de les réciter ou chanter avec la cadence de rigueur. La seconde partie doit être répétée plusieurs fois, selon la nécessité, mais le plus souvent dans l’ordre que j’ai indiqué.

Les trois parfums sont :

Takeh mabachi.
Ambar Indi.
Konsonbra Djaon.

Le premier et le troisième se jettent dans le feu en proportion égale, le second plus rarement.

Il opéra sur son enfant devant moi. Ce petit garçon en avait une telle habitude, que les apparitions se succédaient sans difficulté. Il nous raconta des choses fort extraordinaires, et dans lesquelles on remarquait une originalité qui ôtait toute crainte de supercherie.

Je me retirai avec promesse de revenir le lendemain, sachant de mémoire les prières et les signes à tracer. Je fus donc toute la soirée occupé à me balancer sur mon divan, pour atteindre, autant que possible, le ton de voix et la mesure cadencée. J’opérai moi-même le lendemain devant Achmed avec beaucoup de succès, et toute l’émotion que peut donner le pouvoir étrange qu’il venait de me communiquer. Je le quittai, en lui promettant de revenir le trouver, dès que j’aurais mis en usage ma nouvelle puissance.

Pour retourner chez moi, je pris par différentes rues qui me menèrent au marché des esclaves, où j’achetai les trois parfums dont j’avais besoin. Il y avait peu de jours que j’étais maître de mon secret, lorsque des nouvelles fâcheuses m’appelèrent à Alexandrie. Je fis arrêter une petite cange, aussi légère que possible, afin de pouvoir passer par le Mahmoudi et arriver jusqu’aux murs de la ville.

Déjà sur le bateau, je fis deux expériences qui réussirent complètement, à la grande admiration de mes matelots. À Alexandrie, je m’en occupai avec plus de suite, pensant bien qu’à cette distance, je ne pourrais avoir de doute sur l’absence d’intelligence entre le