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On y descendait de côté par des escaliers de même longueur et de même largeur que la baignoire. Sous chacun de ces escaliers passaient des conduits de chaleur, afin que les pieds nus pussent s’y poser sans hésitation, et que la fraîcheur du marbre ne refroidît pas l’eau du bain.

Du reste, toutes ces fouilles, que l’on pourrait croire avoir été faites par le propriétaire du terrein dans un but scientifique, n’avaient pour objet que de creuser une cave ; les corridors que nous venons de décrire y conduisent en droite ligne.

En remontant, nous vîmes dans le jardin un méridien antique ; il diffère peu des nôtres.

Les édifices modernes sont le Cercle et les bains.

Le Cercle est le bâtiment dans lequel se réunissent les baigneurs. Moyennant 20 francs, on vous remet une carte personnelle qui vous ouvre l’entrée des salons. Ces salons sont composés d’une chambre de réunion où les dames travaillent ou font de la musique, d’une salle de bal et de concert, d’une salle de billard et d’une bibliothèque dont nous avons déjà parlé à propos du temple de Diane.

Un grand jardin attenant à ces bâtimens offre une magnifique promenade. D’un côté, l’horizon se perd à cinq ou six lieues dans un lointain bleuâtre ; de l’autre, il se termine par la Dent-du-Chat, la sommité la plus élevée des environs d’Aix, ainsi nommée à cause de sa couleur blanche et de sa forme aiguë.

L’édifice où l’on prend les bains a été commencé en 1772 et terminé en 1784, par les ordres et aux frais de Victor-Amédée. Une inscription gravée sur le fronton du monument constate cette libéralité du roi sarde. La voici :


VICTOR AMEDEVS III REX PIVS FELIX AVGVSTVS
PP. HASCE THERMALES AQVAS A ROMANIS
OLIM E MONTIBVS DERIVATAS AMPLIATIS
OPERIBVS IN NOVAM
MELIOREMQVE FORMAM REDIGI
JVSSIT APTIS AD ÆGRORVM VSVM
ÆDIFICIIS PVBLICÆ SALVTIS GRATIA
EXTRVCTIS ANNO MDCCLXXXIII.