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REVUE. — CHRONIQUE.

King de Lao-Tseu, l’un des livres chinois les plus obscurs, et qui a le plus exercé la sagacité des sinologues.

M. G. Pauthier ne s’est pas contenté de reproduire le texte de M. Colebrooke ; il y a ajouté de savantes notes, et rétabli les textes altérés dans quelques endroits ; il a collationné avec soin ces derniers sur les manuscrits de la Bibliothèque royale ; en un mot, il n’a rien omis pour rendre son travail le plus utile possible. Notre faible entente de la chose ne nous permet pas de juger s’il a réussi dans ses efforts ; mais nous nous faisons un devoir d’appeler les orientalistes à décider la question.


*


Un recueil de poésies, intitulé Mes heures perdues, ouvrage d’un jeune poète à son début, paraîtra incessamment chez le libraire Fournier. Le peu qu’il nous a été permis d’en voir nous donne une opinion très favorable du talent poétique de M. Félix Arvers. Nous citerons, entre autres, le passage suivant de la préface, allocution paternelle et touchante que l’auteur adresse à son livre au moment de le livrer aux périls de la publicité :


Et cependant voilà que, pour une fumée,
Pour l’éclair d’un instant, qu’on nomme renommée,
Pour vouloir follement attacher à mes pas
Un misérable bruit que l’on n’entendra pas,
J’ai troublé le repos de ta douce retraite,
J’ai découvert à tous ta nudité secrète
Et déchiré le voile où tu t’étais caché,
Comme une belle esclave au milieu d’un marché.
Au moins, pauvre petit, avant que je t’envoie,
Ainsi que ces enfans de la vieille Savoie,
Faire ton tour du monde, et que, jusqu’au chemin,
J’aille te reconduire en te donnant la main,
N’as-tu rien oublié de ton petit bagage ?
Perdu dans cette foule, ignorant son langage,
Le début sera rude, et je dois t’avertir
Que bien long-temps peut-être il te faudra pâtir ;