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qu’ils adoptent. Ils contractent, en entrant dans l’école, l’engagement d’y passer un certain nombre d’années.

Le nombre des élèves externes est illimité. Ils jouissent des mêmes avantages et de la même instruction que les pensionnaires. Leur contribution annuelle est de trente guinées, et ils paient en outre cinq guinées de droit d’entrée.

Une singulière disposition du règlement établit deux vacances de cinq semaines chacune dans l’année, et oblige tous les élèves à sortir de l’Académie pendant ce temps.

Lorsqu’un élève pensionnaire a acquis un degré d’habileté suffisant pour se livrer à l’enseignement, ou pour se faire entendre dans les concerts publics, le comité lui accorde une autorisation pour contracter des engagemens. Une autorisation semblable est nécessaire pour publier les compositions des élèves, jusqu’à ce que leur engagement avec l’Académie soit terminé.

Le nombre des professeurs de l’Académie s’élève à vingt-neuf, et celui des sous-professeurs à dix-sept.

L’harmonie et la composition sont enseignées par le docteur Crotch, MM. Attwood et J. Goss. Le premier, comme je l’ai dit, est considéré comme le plus savant musicien de l’Angleterre, ce qui n’est point à la louange de la science musicale anglaise ; car le docteur Crotch ne doit sa réputation qu’à son Traité sur l’harmonie et la composition, livre obscur, dans lequel les faits sont mal classés, les vues superficielles, et le raisonnement nul. Les lectures que ce docteur fait chaque année à l’Institut des sciences, ne sont point de nature à faire concevoir une haute idée de ses vues ni de son savoir ; car il se borne à y donner de nouveau les spécimens des divers styles dont il a publié trois volumes, il y a plusieurs années. Dans ces lectures, dont la durée est d’une heure, le professeur parle dix minutes sans rien dire, et joue, le reste du temps, des compositions de différens maîtres. Le docteur Crotch est un exemple du peu de certitude qu’il y a dans l’avenir de certains prodiges de précocité. Dès l’âge de cinq ans, il s’annonça par des dispositions extraordinaires pour la musique. Il jouait du clavecin avec habileté, composait, écrivait ses improvisations, et était parvenu à exciter l’attention de toute l’Angleterre. Le docteur Burney, auteur d’une Histoire générale de la musique, écrivit une dissertation sur les fa-