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REVUE DES DEUX MONDES.
ANDRÉ.

Je vais voir la mère de ma femme.

LIONEL.

Elle n’est pas à Florence.

ANDRÉ.

Ah ! Où est donc Lucrèce, en ce cas ?

LIONEL.

Je ne sais, mais ce dont je suis certain, c’est que Monna Flora est absente : retournez chez vous, mon ami.

ANDRÉ.

Comment le savez-vous, et par quel hasard êtes-vous là ?

LIONEL.

Je revenais de chez Manfredi, où j’ai laissé Cordiani, et en passant, j’ai voulu savoir…

ANDRÉ.

Cordiani se meurt, n’est-il pas vrai ?

LIONEL.

Non, ses amis espèrent qu’on le sauvera.

ANDRÉ.

Tu te trompes, il y a du monde dans la maison ; vois donc ces lumières qui vont et qui viennent. (Il va regarder à la fenêtre ) Ah !

LIONEL.

Que voyez-vous ?

ANDRÉ.

Suis-je fou, Lionel ? j’ai cru voir passer dans la chambre basse, Cordiani tout couvert de son sang, appuyé sur le bras de Lucrèce !

LIONEL.

Vous avez vu Cordiani appuyé sur le bras de Lucrèce ?

ANDRÉ.

Tout couvert de son sang.

LIONEL.

Retournons chez vous, mon ami.

ANDRÉ.

Silence ! il faut que je frappe à la porte.

LIONEL.

Pourquoi faire ? Je vous dis que Monna Flora est absente. Je viens d’y frapper moi-même.