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ANDRÉ DEL SARTO.
ANDRÉ.

En garde !

DAMIEN, entrant.

Je n’ai pu remplir la mission dont tu m’avais chargé. Lucrèce refuse mon escorte ; elle est partie seule, à pied, accompagnée de sa suivante.

ANDRÉ.

Dieu du ciel ! quel orage se prépare ! (Il tonne.)

DAMIEN.

Lionel, je me présente ici comme le second de Cordiani, André ne verra dans cette démarche qu’un devoir qui m’est sacré ; je ne tirerai l’épée que si la nécessité m’y oblige.

CORDIANI.

Merci, Damien, merci.

LIONEL.

Êtes-vous prêts ?

ANDRÉ.

Je le suis.

CORDIANI.

Je le suis. (Ils se battent. Cordiani est blessé.)

DAMIEN.

Cordiani est blessé !

ANDRÉ, se jetant sur lui.

Tu es blessé, mon ami ?

LIONEL, le retenant.

Retirez-vous ; nous nous chargeons du reste.

CORDIANI.

Ma blessure est légère. Je puis encore tenir mon épée.

LIONEL.

Non, monsieur, vous allez souffrir beaucoup plus dans un instant. L’épée a pénétré. Si vous pouvez marcher, venez avec nous.

CORDIANI.

Vous avez raison. Viens-tu, Damien ? Donne-moi ton bras, je me sens bien faible. Vous me laisserez chez Manfredi.

ANDRÉ, bas à Lionel.

La crois-tu mortelle ?

LIONEL.

Je ne réponds de rien. (Ils sortent.)

ANDRÉ, seul.

Pourquoi me laissent-ils ? Il faut que j’aille avec eux. Où veulent-ils