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MÉLANGES.

L’Indien se troubla et sortit sur-le-champ ; mais il se remit bientôt, avala un verre d’eau-de-vie, puis rentra dans la cour, accompagné de son camarade. Chacun d’eux portait un de ces capuchons dont on tient couverte la tête du guépard, à peu près comme on tient chaperonnés les faucons jusqu’au moment où on leur montre la proie. Le guépard qui avait la première fois donné des signes de colère gronda encore lorsqu’on s’avança vers lui, et quand l’Indien qui marchait devant fut assez près, il se précipita sur lui, le terrassa, et lui déchira le bras ; mais au moment où il relevait la tête, l’autre Indien la lui couvrit avec son chaperon, et l’animal se souvenant aussitôt de ses anciennes habitudes, s’accroupit et lécha la main du gardien qu’il venait de mordre. Quant à l’autre guépard, il suffit de lui montrer le capuchon pour qu’il se soumît aussitôt : tous les deux furent réinstallés dans leur loge, mais on eut la dureté de séparer d’eux les Indiens qui n’avaient pas craint de s’exposer à un si grand danger pour sauver leur vie.

La Société zoologique de Londres possède maintenant deux guépards donnés par lord Clare, qui les avait reçus depuis peu de temps.


roulin.