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REVUE SCIENTIFIQUE.

suivant l’usage, consacrée à la distribution des prix et à l’éloge historique d’académiciens morts. Nous avons, en rendant compte, dans les précédentes séances, des rapports des différentes commissions, fait connaître les noms des auteurs dont les travaux ont été jugés dignes de prix ou d’encouragement, et nous n’y reviendrons pas maintenant. Quant aux deux discours qui ont été prononcés, l’un l’éloge historique du docteur Young par M. Arago ; l’autre, celui de M. De Lamarck par feu M. Cuvier, leur étendue ne permet pas que nous les reproduisions ici, et nous craindrions, en n’en présentant que de courts extraits, d’en donner une idée trop imparfaite.

Séance du 3 décembre.M. Geoffroy Saint-Hilaire dépose une notice sur des collections scientifiques, récemment formées par des officiers de la marine royale. L’une de ces collections est due aux soins de M. le capitaine d’artillerie Sganzin, qui, mettant à profit un séjour d’une année à l’île de Madagascar, où il avait dans l’établissement français un commandement supérieur, a entrepris cette collection sous le double point de vue géologique et zoologique. Outre les recherches qu’il faisait personnellement, il avait formé, parmi les naturels, plusieurs collecteurs. L’un allait à la chasse des oiseaux et des mammifères, et puis en préparait lui-même les dépouilles, un autre s’occupait spécialement de recueillir des insectes ; un troisième était chargé de procurer les mollusques et spécialement les espèces fluviatiles et terrestres ; enfin un habile pêcheur fournissait les poissons et les préparait d’après les procédés reconnus comme les plus efficaces pour leur conservation. M. Sganzin, placé au centre de ces recherches, consignait à mesure dans un registre toutes les observations relatives aux objets qui lui étaient apportés, de sorte que son livre offre une foule d’utiles renseignemens sur les circonstances dans lesquelles ont été trouvées les espèces les plus remarquables, sur les localités qu’elles habitent, et sur la couleur ou la forme des parties susceptibles de s’altérer. M. Sganzin a mis à la disposition du Muséum d’histoire naturelle tous les objets qui pourraient servir à compléter la grande collection nationale. Il les a donnés sans vouloir accepter aucune compensation, et de plus, il a pris l’engagement de donner à l’avenir tout ce qu’il recevrait d’intéressant de cette contrée, où les Mal-