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gnes de la Lune, et d’aller même au-delà de ces montagnes, s’il lui était possible. Traversant la mer Rouge à Moka, il avait atteint la côte opposée, et il était sur le point de partir pour l’intérieur du pays, lorsque des révolutions qui éclatèrent à-la-fois sur divers points, l’obligèrent de renoncer pour un temps à ce projet. S’établissant à l’île de Massoua pour attendre la fin de ces guerres civiles, il étudia les productions de cette île et celles des parties voisines du littoral, sur lequel il fit de fréquentes excursions. Dans une première lettre écrite de Massoua, en date d’octobre 1831, il donne la description et la figure d’un gastéropode buccinoïde, le magillus antiquus, mollusque dont, jusqu’à présent, la coquille seule avait été connue des naturalistes, qui la rapportaient à tort à la famille des gastéropodes tubuli-branches. Dans une seconde lettre, écrite du même lieu, en mars 1832, le voyageur annonce la découverte qu’il vient de faire des ruines de l’ancienne Adulis, ville dont la position précise n’était pas connue des géographes modernes. Il envoie en même temps les descriptions et les figures d’un grand nombre d’animaux nouveaux, principalement de mollusques, les uns entièrement inconnus, et les autres dont on n’avait que la coquille.

Dans le nombre des animaux qu’il décrit, on remarque deux grands mammifères : l’un d’eux, qui porte en Abyssinie le nom de beila, paraît être l’oryx des anciens ; il semble différer en quelques points de l’antilope oryx du cap de Bonne-Espérance. L’autre est une nouvelle espèce de dugon qui habite la mer Rouge ; elle se distingue très nettement de l’espèce des Indes : M. Ruppel la désigne sous le nom d’halicore tabernaculi, parce qu’il pense que c’est de la peau de ces animaux que les Israélites se servaient pour recouvrir le tabernacle.

M. Arago présente un fragment de roche, recueilli sur le sommet du Canigou, fragment sur lequel on aperçoit une couche vitreuse qui paraît avoir été produite par un coup de foudre.

M. Geoffroy Saint-Hilaire dépose sur le bureau un mémoire de M. Dutrochet, sur le pouvoir d’endosmose, considéré comparativement dans quelques liquides organiques. Il résulte des recherches exposées dans ce mémoire que des solutions à égale densité de sucre et de gomme arabique, de gélatine et d’albumine, jouissent à des