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ÉTUDES SUR L’ITALIE.

III.
À M. Charles de Malartic.

À l’ave-maria quel est donc ce jeune homme
Qui traverse pensif la campagne de Rome,
Un carton sous le bras, un fusil dans la main ? —
Je ne me trompe pas, c’est le Guaspre-Poussin,
Qui, sous la fraîche brise et le ciel diaphane,
S’en revient de Tibur ou des coteaux d’Albane ;
Il écoute mourir les agrestes chansons,
Et se tourne souvent vers les grands horizons.
Quand la cloche du soir le rappelle à la ville,
Le peintre à ce retour est toujours indocile,
Et semblable à l’enfant paré de blonds cheveux,
Que sa mère en grondant vient ravir à ses jeux,
Il voit avec douleur s’éteindre la lumière ;
Ses pieds vont en avant et ses yeux en arrière :
Car il laisse là-bas sous les nuages d’or
Les chênes verts, les pins et tout son cher trésor.


Il est doux, au printemps, de mener cette vie,
De suivre le matin sa belle fantaisie,