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par arrobe et demi-arrobe[1]. Le gouvernement en fixe le prix chaque semaine, et le peuple se plaint de la cherté quand il s’élève à 3 réaux (1 fr. 90 c.) l’arrobe. Du reste, il n’y a point de boucheries comme chez nous : on tue les animaux hors de la ville, et la viande s’apporte au marché dans de grandes charrettes couvertes dont la vue seule soulève le cœur, tant elles sont malpropres. On n’amène guère que du bœuf au marché, le mouton n’y paraît qu’en petite quantité, et le veau presque jamais. Pour achever de donner une idée de la quantité de viande qui se consomme dans le pays, j’ajouterai que la troupe en campagne reçoit pour ration un bœuf par cinquante hommes : telle est, du moins, celle que j’ai vu donner, en 1827, à un détachement de huit cents hommes, campés dans la province de Montevideo, pendant la guerre avec le Brésil.


th. lacordaire.
  1. L’arrobe est de vingt-cinq livres.