inouï, et promettent à cette contrée illustre d’être la patrie de l’art régénéré, la seconde Italie de l’Europe moderne. Ce culte est universel et triomphe de toutes les différences d’opinions, de religions, de mœurs, qui divisent la race germanique. Le roi de Prusse, souverain protestant et intolérant, prélève sur tout le grand-duché du Bas-Rhin un impôt spécial, nommé impôt de la cathédrale, exclusivement consacré à l’entretien et à l’achèvement graduel de la cathédrale catholique de Cologne, métropole de l’art catholique et de l’architecture gothique. Le prince royal, son fils, a dépensé des sommes énormes pour réparer les dévastations commises par les Français à Marienbourg, ancien et célèbre chef-lieu de l’ordre teutonique ; il en fait sa résidence favorite. Au midi, le roi de Bavière, avec sa liste civile de 5,000,000 de francs, ne se contente pas de faire exécuter à vingt-six peintres, dans ses divers châteaux, des fresques qui reproduiront, en les popularisant, toutes les épopées chevaleresques et nationales du moyen âge ; il remplit sa capitale d’églises vraiment chrétiennes, parmi lesquelles on remarquera surtout celle de Saint-Louis, dont l’architecture sera romane, et qui sera peinte à fresque du haut en bas, à l’instar de plusieurs églises d’Italie et surtout de la triple basilique d’Assise, par le célèbre Cornelius. Ce même souverain a profité de la découverte qu’a faite M. Franck, qui a retrouvé et perfectionné le secret de teindre les vitraux des couleurs les plus tenaces et les plus brillantes, pour doter la vieille cathédrale de Ratisbonne d’un grand nombre de verrières de la plus rare beauté pour la composition comme pour le coloris, au prix de 20 à 25,000 f. chacune. Ce prince ne fait du reste que s’associer au merveilleux élan qu’a pris l’art allemand depuis plusieurs années, élan qui date, en architecture, de l’apparition du grand ouvrage de M. Boisserée sur la cathédrale de Cologne, et en peinture, de l’œuvre patriotique qu’ont accomplie ce même M. Boisserée et son frère, en conservant pour l’Allemagne la collection des chefs-d’œuvre de l’ancienne école belge et allemande qu’ils avaient sauvée et recueillie pendant les dévastations des guerres impériales. J’espère vous entretenir un jour, plus au long, de la nouvelle école allemande, et surtout de celle de peinture, qui chaque jour jette un nouvel éclat sous la double direction d’Overbeck et de Cornelius. Est-il besoin de vous dire qu’à cette réaction active vers l’art antique correspond le soin le plus scrupuleux et le plus tendre de toutes ses beautés, de toutes ses ruines. Les invasions des Suédois et des Français, et dans quelques contrées la sécularisation des souverainetés ecclésiastiques ont multiplié ces ruines ; mais je ne crois pas qu’il y en ait une seule que l’on puisse imputer à la froide barbarie ou à l’avidité de la population environnante. Un attentat de ce genre serait signalé aussitôt par les organes innombrables de la presse littéraire
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DU VANDALISME EN FRANCE.