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M. Chevreul fait, en son nom et celui de M. Dumas, un rapport très favorable sur le mémoire de MM. Robiquet et Lagier, relatif à la comparaison des principes colorans de la garance et du chaya-ver.

M. Cossaz lit un mémoire sur les inconvéniens qui résultent, pour l’étude de la géographie physique, de l’usage qu’ont les savans des différentes nations d’exprimer les hauteurs des lieux au-dessus du niveau de la mer, chacun suivant le système de mesure adopté dans son pays. L’auteur pense qu’on pourrait convenir d’une unité de mesure qui serait la même pour tous, et il pense qu’on éviterait les résistances qui pourraient provenir de l’amour-propre, et empêcheraient d’adopter notre mètre, par exemple, en prenant une autre fraction des dimensions du globe terrestre, laquelle ne serait pas plus mesure française que russe, anglaise ou italienne ; il propose, en conséquence, de prendre pour unité la cent millième partie du diamètre de la terre. Il donne à cette mesure le nom de stège, et la divise, suivant le système décimal, en décistège et centistège.

On ne peut guère espérer, quand on voit les nations éclairées de l’Europe s’obstiner à compter les longitudes chacune d’un premier méridien différent, malgré l’incommodité perpétuelle qui en résulte, qu’elles s’entendront pour adopter une commune mesure destinée à exprimer les hauteurs au-dessus du niveau de la mer, puisque ces hauteurs, quoique fort importantes à considérer dans beaucoup de cas, sont cependant de trois élémens à l’aide desquels on détermine la position d’un lieu sur la surface du globe, celui dont on a le moins souvent besoin.

L’Académie procède à la nomination d’un vice-président pour l’année 1833. M. Lacroix, qui a terminé son année de présidence, cède le fauteuil à M. Geoffroy Saint-Hilaire, vice-président de l’année précédente. Sur quarante-six votans, M. Gay-Lussac obtient trente suffrages, et est déclaré élu.

Séance du 14 janvier. — L’Académie procède à l’élection d’un nouveau membre pour la place devenue vacante, dans la section de chimie, par la mort de M. Chaptal. Au second tour de scrutin, M. Robiquet réunit trente-un suffrages, et est déclaré élu. Sa nomination sera soumise à l’approbation du roi.

M. Geoffroy Saint-Hilaire fait un rapport verbal très favorable sur un ouvrage de M. Ménétrier, conservateur du muséum zoologique de Saint-Pétersbourg. L’ouvrage a pour titre : Catalogue raisonné des objets d’histoire naturelle, recueillis dans un voyage au Caucase exécuté par ordre de l’empereur de Russie.

M. Biot lit, en son nom et celui de M. Persoz, un mémoire sur les modifications que la fécule et la gomme éprouvent sous l’influence des acides. Comme, pour constater ces modifications, les auteurs se sont servis d’un moyen proposé par M. Biot, dans un mémoire antérieur dont nous n’avons