ment entre Mérimée et Caldéron, qui m’a semblé dépasser toutes les bornes de la licence poétique en pareille matière :
L’un, comme Caldéron et comme Mérimée,
Incruste un plomb brûlant sur la réalité, etc.
Mais c’est épiloguer bien long-temps : quoi qu’il en soit des détails, un poète nouveau, par cette éclatante récidive, nous est dûment acquis et constaté. Ainsi les rangs se pressent ; le ciel poétique de la France se peuple. À chaque heure, de plus jeunes étoiles lèvent le front ; d’autres qui n’étaient que pâles et douteuses encore, grossissent, se dégagent ; et à mesure que l’importance de chacun diminue, la gloire et l’ornement du pays s’augmentent.
Pour nous, critique, chargé d’enregistrer à temps ces choses nouvelles, nous tâcherons de n’y jamais manquer, et nous gardant, s’il se peut, de la précipitation enthousiaste qui prophétise inconsidérément des splendeurs par trop nébuleuses, nous ne serons pas des derniers à signaler les vraies apparitions dignes du regard. Nous ferons l’office de la vigie, et notre cri de découverte sera toujours mêlé d’émotion et de joie. Quand on a soi-même des portions de l’artiste, qu’on l’a été un moment, ou du moins qu’on a désiré de le devenir à quelque degré, la vigilance sur les créations naissantes est extrême ; le clin-d’œil est rapide et peu trompeur ; on reconnaît avec un instinct vif, presque jaloux, ces lumières qui pointent