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MŒURS DES AMÉRICAINS.


TROISIÈME ARTICLE.[1]

En exposant un peu d’après la logique, et beaucoup d’après mistress Trollope, ce que devaient être et ce qu’étaient les habitudes américaines, nous avons mis sous les yeux de nos lecteurs, dans nos deux précédens articles, des fragmens assez considérables de son livre. C’est sans doute à ces fragmens que nous sommes redevables de l’honneur qu’on nous fait, de désirer que nous revenions encore une fois sur le spirituel ouvrage de cette dame. Aussi bien nous reprochions-nous de nous être beaucoup trop mis à la place de la voyageuse, et d’avoir mal à propos substitué nos froides déductions à ses pittoresques récits. Nous sommes charmés d’avoir un prétexte de réparer ce tort, et nous le saisissons. Nous allons, dans ce dernier extrait, céder entièrement la parole à mistress Trollope, en nous contentant de jeter un fil entre ses narrations. S’il arrive que ses peintures soient parfois ou fausses ou exagérées, nous pensons en avoir assez dit dans nos précédens articles, pour prémunir le lecteur contre ces exagérations et ces erreurs. Nous croyons à la bonne foi et au bon sens de mistress Trollope ; mais nous croyons aussi à ses préjugés et aux

  1. Domestic manners of the Americans, by mistress Trollope. Voyez les livraisons du 15 juin et du 1er juillet.