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a été adressée de Buenos-Ayres par M. Bonpland, en date du 7 mai 1832. Ce naturaliste, pour lequel on commençait à avoir de nouvelles inquiétudes, annonce qu’il a écrit plusieurs fois, mais ses lettres ne sont pas parvenues. Il parle des travaux auxquels il s’est livré avec une nouvelle ardeur depuis sa sortie du Paraguay, ainsi que de ceux qu’il se propose de terminer avant son départ pour l’Europe, qui doit cependant être prochain ; il annonce l’envoi des collections formées par lui, tant de celle qu’il a pu sauver au milieu de ses nombreux revers que les fruits des récoltes qu’il a faites depuis deux ans : dans le nombre est une suite géologique appartenant à son premier voyage avec M. de Humboldt. Plusieurs plantes découvertes par lui semblent devoir offrir des applications utiles à l’industrie ou à l’art de guérir. Les fatigues de ce courageux savant n’auront pas été entièrement perdues, comme on avait lieu de le craindre. Le gouvernement lui tiendra compte sans doute des efforts qu’il a tentés pour la science, et le dédommagera des pertes qu’il a essuyées.

M. de Humboldt, dans la lettre qui contient ces extraits, donne aussi communication d’un fait très-important pour l’histoire des révolutions du globe, de la découverte de fragmens de grauwake empâtés dans le granite. M. de Seckendorf a fait cette curieuse observation dans le Hartz (vallée de Radau). Une autre communication comprise dans le même envoi, et relative à une observation de la comète de Encke, faite à Buénos-Ayres, par M. Massoti, le 2 juin 1832, à 5 h. 30′, temps civil à Buénos-Ayres. L’ascension droite de l’astre était de 56° 37,5′, et sa déclinaison (australe) de 11° 20,1′. Les résultats calculés d’avance, par M. Encke, ne diffèrent pas de plus de deux minutes de ceux qui ont été ainsi obtenus par l’observation directe.

M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire adresse la première livraison de ses études zoologiques ; cet ouvrage contient des recherches fort intéressantes sur beaucoup d’animaux entièrement nouveaux ou jusqu’à présent mal connus. L’auteur discute la place que chacun d’eux doit occuper dans les cadres zoologiques, en donne une description fort complète, et dans laquelle il fait bien ressortir les caractères distinctifs tant internes qu’externes ; enfin il donne des renseignemens souvent très-curieux sur l’habitation, le genre de nourriture et les diverses habitudes de ces êtres. Plusieurs lui ont été communiqués par un voyageur français, M. Dorbigny, qui, depuis plus de quatre ans, explore le sud de l’Amérique méridionale.

M. Herschell fait hommage à l’Académie de ses recherches sur l’orbite des étoiles doubles à révolutions.