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de ses propriétés. Il paraît certain que l’arrivée du comte de Survilliers en Europe a un but politique, et qu’elle se rattache aux espérances que nourrit encore la famille de Bonaparte, malgré la mort du duc de Reichstadt.

Le comte de Survilliers a, dit-on, raconté que, lors de l’une de ses dernières visites à Washington, il fut reçu par le président Jackson, qui lui adressa ces curieuses paroles : — J’ai toujours fait grand cas de votre famille, et quant à votre frère l’empereur, c’est lui surtout que j’ai pris pour modèle dans mes guerres. — En vérité, monsieur le président ! mais vous fîtes à Napoléon beaucoup d’honneur !

Dennis Collins, ce maniaque qui avait, on se le rappelle, assailli, le printemps dernier, le roi d’Angleterre à coups de pierre, vient d’être condamné à mort. Sa sentence, rédigée selon les vieilles formes anglaises, est conçue en de bien étranges termes. Elle déclare qu’il sera pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive, puis que sa tête sera séparée du tronc, et son corps coupé en quatre morceaux qui seront mis à la disposition du roi, afin que sa majesté puisse en faire ce que bon lui semblera.

C’est vraiment un beau cadeau que l’on offre à ce prince ! Quelque reconnaissance qu’il en puisse avoir, il ne l’acceptera pourtant pas assurément. On ne doute pas, du moins à Londres, que le pauvre fou n’obtienne grâce, non-seulement de la dissection, mais encore de la vie.

Un gentleman de Portsmouth s’est pendu dernièrement après avoir fait un testament, dans lequel il témoigne un mépris de son corps bien inouï, surtout en Angleterre.

Voici quelles instructions a laissées notre gentleman à son exécuteur testamentaire :

« Après ma mort, vous enverrez chez M. Martell, le chirurgien, pour le prier de faire enlever ma carcasse, afin qu’il en dispose selon son plaisir. Si M. Martell n’avait point fait enlever, à ses frais, ma carcasse dans les vingt-quatre heures qui suivront mon décès, vous la pourrez offrir à toute personne de la profession de M. Martell, qui consentirait à s’en charger aux mêmes conditions ; dans le cas où il ne se trouverait point d’amateur de ladite carcasse, vous aurez soin qu’elle soit cousue dans un vieux sac, et jetée à la mer, de façon toutefois à ce que, pour cette opération, la dépense n’excède point la somme de deux livres. »

Ainsi l’honorable gentleman veut absolument être disséqué. Ce n’est qu’en désespoir de cause qu’il consent à se laisser manger par les requins.

Aujourd’hui que Walter Scott est mourant, il n’est point de détail sur son compte qui n’inspire un vif intérêt.

On parle de la prochaine publication de deux nouveaux ouvrages de cet écrivain : l’un intitulé le Siège de Malte ; l’autre, Bizarro, histoire calabroise. Il serait à souhaiter peut-être, dans l’intérêt de sa gloire, que ces romans ne vissent jamais le jour, surtout s’il ne les a pas écrits antérieurement à son voyage en Italie. Une publication bien autrement inté-