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VOYAGE


DANS LA COLOMBIE.[1]

LA SEMAINE-SAINTE À QUITO.

C’est une singulière ville que Quito ! Bâtie sur le penchant du Pichincha, volcan éteint, mais fumant encore, avec ses rues en échelles, le nombre prodigieux de ses églises, de ses clochers, de ses couvens, parmi lesquels on remarque ceux de San Domingo et de la Merced, et surtout celui de San Francisco, pour la construction duquel, dit-on, le trésor du roi des Indes fut mis, pendant soixante ans, à la disposition de l’ordre, elle offre au voyageur qui y entre pour la première fois un des tableaux les plus étranges et les plus pittoresques qu’il puisse rencontrer dans l’Amérique du Sud. Quito est à cheval sur plusieurs torrens ou ravins profonds, et doit à cette bizarre position de n’être point ravagé par les tremblemens de terre qui désolent les environs. Ces ravins ou quebradas, comme on les appelle, sont, dans la plus grande partie de la ville, en-

  1. Nous avons entre les mains un Journal de voyage dans l’Amérique du Sud pendant l’année 1830, que l’auteur, M. le comte de Raigecourt, a bien voulu nous confier. Nous espérons y puiser plusieurs articles fort intéressans ; mais en attendant que nous soyons en mesure de le faire, nous en détachons ce fragment sur la Semaine-Sainte à Quito. Le travail de M. de Raigecourt nous a paru fort remarquable. L’auteur a d’ailleurs rapporté de ce voyage de nombreux dessins qui lui ont valu les suffrages les plus flatteurs qu’un voyageur puisse obtenir, ceux du savant M. de Humboldt.

    (N. du D.)