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REVUE SCIENTIFIQUE.

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Nous proposons en conséquence que l’Académie ordonne l’impression de son mémoire dans le Recueil des savans étrangers. »

Ces conclusions sont adoptées.

M. Flourens lit un mémoire sur l’anatomie de la moelle épinière de la tortue franche (Testudo mydas, Lin., Testudo viridis, Sch.)

On sait que chez un grand nombre d’animaux la moelle inférieure offre divers renflemens qui répondent toujours, du moins pour les animaux jusqu’ici connus, à l’origine d’une ou de plusieurs paires de nerfs. Chez l’homme, on observe deux renflemens correspondans, l’un aux nerfs des bras, l’autre à ceux des jambes. Il en est de même pour la plupart des autres mammifères, pour les oiseaux et pour ceux des reptiles qui ont quatre paires de membres ; et ce qui semble marquer un rapport plus étroit encore entre les renflemens de la moelle épinière d’une part et les origines des paires de nerfs de l’autre, c’est que toutes les fois qu’une paire de membres manque, le renflement correspondant manque également. On en a pour les mammifères un exemple dans les cétacés, qui ne présentent point de renflement postérieur, et chez les ophidiens qui, manquant des membres antérieurs aussi bien que des postérieurs, n’ont de renflemens de la moelle, ni en arrière ni en avant.

Chez certains animaux, outre les renflemens correspondans aux ensembles de nerfs des membres antérieurs ou postérieurs, on voit des renflemens distincts marquer l’origine de certaines paires de nerfs, par exemple, des paires du grand renflement postérieur dans le zèbre, dans la chèvre, etc. ; des paires cervitales dans les trigles, de la paire qui se rend à l’appareil électrique dans la torpille, et même, comme l’a observé M. Cuvier, de toutes les paires de nerfs de la moelle épinière, sans en excepter une seule, dans le lump.

D’après ce que nous avons dit, on voit que s’il y a en anatomie comparée un rapport qui semble constant, c’est celui qui existe entre les renflemens de l’épine et l’origine des nerfs : hé bien ! la tortue franche seule entre tous les cheloniens offre à cette loi l’exception la plus complète. En effet, sa moelle épinière, loin d’offrir un renflement, offre une dépression au point correspondant, à l’origine de chaque nerf, ou si l’on veut, chaque renflement, au lieu de répondre à une paire de nerfs, est exactement placé dans l’intervalle qui sépare l’un de l’autre les deux nerfs voisins.

Chez les animaux précédemment observés, les renflemens correspondent toujours à l’intervalle des vertèbres ; chez la tortue franche, c’est, au contraire l’étranglement qui correspond à ce point.

Du reste, la symétrie n’est pas pour cela altérée ; il y a chez la tortue franche autant de renflemens particuliers que de paires de nerfs distinctes tous régulièrement espacés entre eux, quoique un peu plus rapprochés vers le col et vers la queue qu’à la région lombaire.

M. Biot lit une notice sur la fraxinelle et les éclairs qu’elle lance le soir quand on en approche une bougie enflammée. M. Biot s’est convaincu, par des expériences directes, que ce phénomène ne résulte point, comme on le croyait assez généralement, de la présence d’une vapeur éthérée qui formerait à la fleur une petite at-