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REVUE SCIENTIFIQUE.

permettant guères d’obtenir des morceaux de choix un peu volumineux. Le porphyre bleu employé pour des usages plus relevés, et dont on trouve à Fréjus de nombreux fragmens provenant d’anciennes colonnes, de pilastres, de dalles de revêtement, etc., passait pour avoir été apporté de fort loin, mais M. Texier en a retrouvé les carrières dans une montagne voisine, d’où naît le torrent de la Bouillerie. Ces carrières, dans lesquelles on trouve des blocs prêts à être enlevés, paraissent avoir été autrefois l’objet d’une exploitation considérable ; il y avait même sur les lieux une fabrique de vases d’ornement, d’autels votifs, etc., dont les pièces de rebut ou celles qui n’avaient pas encore été vendues à l’époque de la catastrophe qui interrompit les travaux, ont depuis servi à élever la maison d’un fermier établi dans le voisinage. Les granites employés à Fréjus, et dont on voit encore de beaux échantillons dans huit colonnes qui ornent le baptistère, proviennent, selon toute apparence, d’une ancienne carrière située près du village de Callas, département du Var.

Le ministre de la marine transmet à l’Académie les observations faites à bord du brick La Flèche, envoyé pour reconnaître l’île volcanique sortie des eaux sur le banc de Nérita, et aujourd’hui disparue de nouveau. Ces documens forment trois cahiers, l’un contient les observations astronomiques, un autre les observations météorologiques, le troisième enfin présente différentes vues du volcan.

M. Thénard fait, en son nom et celui de M. Gay-Lussac, un rapport très favorable sur un mémoire de M. Dumas, ayant pour titre : Densité de la vapeur de quelques corps simples. L’Académie, conformément aux conclusions de ses commissaires, déclare que le mémoire de M. Dumas sera imprimé dans le Recueil des savans étrangers.

M. Geoffroy Saint-Hilaire fait, en son nom et celui de M. Duméril, un rapport sur les tableaux méthodiques du règne animal par M. A. Comte. Après avoir rappelé les preuves que l’auteur a données de ses connaissances en histoire naturelle, il indique la disposition générale de ses tableaux, et en fait ressortir les avantages qu’ils semblent présenter. Passant ensuite à l’examen des inconvéniens qui peuvent résulter de leur usage, il en signale deux principaux : l’un est de donner l’idée de divisions beaucoup plus tranchées que celles qui existent réellement dans la nature, l’autre est de manquer en plusieurs points au but proposé, celui de mettre en évidence les motifs de la distribution. C’est presque toujours le cas, lorsque les caractères constitutifs des familles sont anatomiques, sans qu’aucune trace s’en manifeste à l’extérieur.

« Quoi qu’il en soit des désavantages que nous venons de signaler dans l’invention de M. A. Comte, nous n’en reconnaissons pas moins, disent les commissaires, tout ce qu’il y a d’ingénieux dans cette manière d’exposer les propositions générales de l’histoire naturelle. Si ses tableaux ne se recommandent pas par des vues neuves, du moins ils contribuent efficacement à répandre les meilleures idées acquises à la science : ils sont pour les études du premier âge un secours utile et habilement ménagé. Considéré sous ce point de vue, le travail de M. Comte nous paraît mériter d’obtenir l’approbation de l’Académie. »