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M. Geoffroy donne ensuite quelques détails sur la grandeur de certains monumens égyptiens. Il insiste surtout sur une statue colossale taillée dans un bloc de silex très dur. Cette statue fut brisée, dit-il, par l’armée de Cambyse, mais elle opposa aux efforts des dévastateurs une résistance qui lassa leurs efforts. L’armée française s’attacha ensuite à ses débris, et voulut détacher, pour l’emporter en France, un poing de ce colosse, au bout de plusieurs jours de travail on vit qu’on était si peu avancé dans l’opération, qu’on prit le parti d’y renoncer.

L’Académie se forme en comité secret pour entendre le rapport de la commission chargée de présenter une liste de candidats à la place de chimie vacante, au Muséum d’histoire naturelle, par la mort de M. Laugier.

Séance du 28 mai. — Le président annonce à l’Académie la mort de M. Sérullas : cet habile chimiste avait été élu comme candidat pour la place de professeur de chimie au Jardin des Plantes ; une nouvelle présentation devra être faite immédiatement, la suspension de ce cours étant très préjudiciable aux élèves.

M. Duméril fait, en son nom et celui de M. Geoffroy Saint-Hilaire, un rapport très favorable sur le travail présenté par M. Valenciennes dans la précédente séance. Le rapporteur insiste surtout sur les coquilles entièrement nouvelles ou encore mal connues qui se trouvent décrites dans ce recueil de monographie. En général, dit-il en terminant, M. Valenciennes a montré dans ce travail, non-seulement un talent remarquable pour saisir les traits importans et assigner les caractères distinctifs des espèces, mais encore il a fait preuve de connaissances très étendues dans tout ce qui a rapport aux coquilles des espèces vivantes et aux coquilles fossiles, établissant souvent, quand l’occasion se présente entre les unes et les autres, des rapprochemens très judicieux. Il a jeté beaucoup d’intérêt dans la discussion de toutes ces questions, qui offrent tant d’importance pour la géologie.

M. Geoffroy écrit au président de l’Académie pour lui annoncer qu’il se présente comme candidat à la place de secrétaire perpétuel. Le défaut d’espace ne nous permet pas de reproduire ici sa lettre tout entière, et nous nous contenterons d’en citer textuellement le premier paragraphe.

« En considérant le vide immense que laisse parmi nous la perte de l’homme universel qui remplissait la place de secrétaire perpétuel de cette académie, pour les sciences naturelles, il n’est personne qui ne doive reculer devant la pensée d’un si pesant héritage. Ce n’est donc pas avec le sentiment présomptueux de remplacer M. Cuvier, mais avec l’espoir de bien faire encore après lui, et dans la pensée qu’il faut laisser à l’Académie le temps de peser les hommes et leurs caractères dans un choix de cette importance, que j’annonce ici, de bonne heure peut-être, une candidature franche, loyale, publique, à l’honneur insigne de devenir l’organe de l’Académie. »

Le reste de la lettre contient l’énumération des travaux que M. Geoffroy présente comme titres à cette distinction, ce sont, outre tous ses travaux relatifs à la zoologie, à l’anatomie et à la physiologie, divers fragmens biogra-