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SIGURD.

Regarde autour de loi, dans tous les coins regarde,
Partout se cache le danger.


II.

L’étranger vient de loin, il vient par la montagne,
Qu’il s’asseie au festin, — car ses pieds sont lassés ;
Réchauffe ses genoux glacés.
Ce qu’on donne à l’hôte, on le gagne.


III.

Honneur au chef vaillant craint de ses ennemis !
Honneur au chef qui donne, il aura des amis.


IV.

Le seuil de ton ami, que ton pied le connaisse,
Qu’entre vous deux toujours le chemin soit frayé.
Ne souffre pas que l’herbe naisse
Sur le chemin de l’amitié.


V.

Prétendre conserver la paix avec la femme,
C’est comme de vouloir vivre au sein de la flamme,
Ou de marcher dans les airs suspendu ;
C’est comme de croiser sans mâts pendant l’orage
Sur un vaisseau par les écueils fendu,
Ou de croire saisir des rennes au passage
Sur un rocher glissant où la neige a fondu.


VI.

Glace nouvelle,
Toit qui chancelle,
Ciel qui sourit,
Maître qui rit,
Lame émoussée,
Pleurs de fiancée,
Serpent qui dort,
Calme du port,
Un champ qu’on sème,
Un fils qu’on aime,