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ITALIE. — TOSCANE. — MODÈNE. — PARME.

La première représentation des Vêpres Siciliennes fut marquée par un événement douloureux : la mère de Niccolini, dame fort âgée et aveugle, se fit conduire au théâtre, mais elle ne put résister à l’émotion qu’elle éprouva. Ramenée chez elle mourante, elle expira peu de jours après. Niccolini n’est pas seulement un poète illustre ; il est un des prosateurs les plus distingués de l’Italie. On lui doit un essai historique sur les circonstances qui amenèrent les Vêpres siciliennes, et cet ouvrage lui assure une place distinguée parmi les historiens de son pays. Il prépare depuis long-temps une vie de Michel-Ange. L’auteur du Jugement dernier méritait d’être peint par l’auteur de Procida.

Niccolini n’est pas le seul poète de la Toscane : Bagnoli, Borghi, Mancini, mériteraient une mention spéciale ; mais leurs ouvrages sont trop peu connus hors d’Italie pour que nous puissions essayer d’en donner ici l’analyse.

On s’occupe beaucoup en Toscane de recherches sur l’archéologie et sur l’histoire ancienne de l’Italie. M. Micali est l’auteur d’une Histoire de l’Italie avant la domination romaine, que M. Raoul-Rochette a traduite en français. Un juge compétent, M. Michelet, a dit récemment en parlant de Micali : Il est notre maître à nous tous qui nous occupons d’histoire romaine. M. Zannoni, secrétaire de l’académie de la Crusca, a publié, en société avec M. Montalvi, une description fort estimée de la galerie de Florence. On lui doit aussi des découvertes intéressantes sur divers points d’antiquaire, où il a fait preuve d’un grand savoir dans les langues anciennes. M. Ciampi, savant helléniste, s’est occupé avec succès de recherches sur l’histoire littéraire de la Toscane. M. Sestini, le Nestor de la numismatique, a publié un grand nombre d’ouvrages sur les médailles anciennes, qui sont connus et estimés dans toute l’Europe. Le chevalier Inghirami s’est dévoué à l’histoire de la Toscane. Ses monumens étrusques sont indispensables à tous ceux qui veulent étudier l’histoire ancienne de l’Italie. Les nouvelles découvertes du prince de Canino, les recherches de Niebuhr et d’autres savans, tendent à augmenter chaque jour l’intérêt qui s’attache aux restes de l’antique Étrurie.