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des pustules formées par les glandes de peyer des cryptes granuleux, connus sous le nom de glandules de Brunner ; or, ces glandules qui, dans la fièvre entéro-mésentérique, forment exception, sont, au contraire, dans le cas du choléra de Paris, le caractère dominant. Elles sont si nombreuses, si rapprochées chez les sujets morts du choléra, que toute la membrane muqueuse, quand on la regarde à travers le jour, paraît granulée comme l’est la peau chez les personnes affectées de la gale. C’est cette circonstance qui a déterminé M. Serres à désigner les deux degrés de la maladie par les noms de psorenterie et psorenterite. appliquant le premier à ce que l’on pourrait nommer le choléra bleu, le choléra sans inflammation, l’autre au choléra inflammatoire, au choléra violacé.

M. Serres entre dans des détails assez longs sur les lésions qu’on observe après la mort chez les individus atteints de psorenterie et de psorenterite, et signale les symptômes qui font d’avance prévoir le genre de lésions que l’autopsie devra montrer plus tard. Il fait remarquer que, lorsque la psorenterie a eu une terminaison heureuse, elle s’est transformée en psorenterite ou en d’autres termes, que le choléra inflammatoire a, chez ces individus, succédé au choléra non inflammatoire. Il est inutile de dire que, quand cette transformation s’opère, elle exige un changement correspondant dans le mode de traitement.

La séance est terminée par la lecture d’un mémoire de M. Duhamel sur les vibrations d’un système quelconque de points matériels.

Dans la séance du 30, nous aurons à parler seulement d’une communication de M. Chevreul relativement à la présence du cuivre dans les alimens. La commission chargée d’examiner les bouillons de la compagnie hollandaise avait reconnu dans tous ces bouillons, soit qu’ils fussent préparés dans des vases de ferblanc, de cuivre ou de faïence vernissée, la présence d’une petite quantité de cuivre, quantité à la vérité si minime, qu’elle ne pouvait évidemment avoir aucune influence fâcheuse sur la santé des hommes. Les membres de la commission pensèrent que ce cuivre pouvait provenir de la viande, et on sait en effet que M. Sarzau a signalé ce métal comme existant dans le sang et par conséquent dans la chair musculaire. L’analyse qu’ils firent de certaines portions de viande de boucherie confirma la commission dans cette opinion.

M. Chevreul a récemment repris ces expériences, et, opérant sur des morceaux de chair de bœuf, de veau et de mouton, qu’il avait lui-même détachées d’animaux récemment tués, il lui a été impossible d’y découvrir aucune parcelle de cuivre ; cependant la quantité de viande sur laquelle il agissait était au moins égale à celle qu’on avait employée dans le précédent essai.

M. Chevreul a ensuite cherché le cuivre dans les grains de froment, qu’il avait lui-même détachés de l’épi. Deux cents grains de froment ne lui ont pas donné une trace de cuivre ; cependant, comme cette quantité est de beaucoup inférieure à celle que M. Sarzau a brûlée, les nouveaux résultats obtenus dans cette seconde expérience sont loin d’être aussi décisifs que ceux de la première.


roulin.[1]

  1. La place nous manque pour donner aujourd’hui les mois de mai et de juin ; nous les renvoyons à la prochaine livraison.