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À aucune époque on ne trouve rien qui ressemble à un allantoïde ou à la membrane qui en est l’analogue chez les oiseaux. Par conséquent, il n’y a pas non plus de vaisseaux ombilicaux, mais seulement des vaisseaux omphalo-mésentériques.

En comparant les faits observés par M. Cuvier avec ce qu’ont écrit Cavolini et Aristote, on se persuade aisément qu’ils ont vu les choses dont nous venons de donner une description abrégée, et que leurs récits n’auraient rien d’obscur s’ils les avaient faits moins brefs. Cavolini a bien vu que le vitellus communique avec l’œsophage par un conduit qui pénètre entre les tentacules ; mais au lieu de dire qu’il pend de la bouche, il se fût énoncé plus correctement en disant qu’il s’insère au-devant de la bouche, il n’eût pas donné lieu de croire à Bœr qu’il supposait ce sac sortant d’entre les mâchoires. Quant à Aristote, la faute est d’abord aux éditeurs du texte qui ont mal ponctué le passage dont il s’agit, puis aux traducteurs qui, trouvant un passage rendu ainsi inintelligible, l’ont ajusté à leur manière. Nous nous contenterons de citer le passage de Scaliger, qui s’est tenu le plus près de l’original, mais qui n’a pas été plus près du sens que les autres. Atque ex eo (albumine) facta sepiola exit in caput quemadmodum aves ventre, annexa ; il fallait : nam ex eo fit sepiola capite, quemadmodum aves ventre, annexa ; c’est-à-dire : De ce corps albumineux se forme la petite sèche qui y tient par la tête comme les oiseaux tiennent au leur par le ventre.


M. Edwards lit, en son nom et celui de M. Balzac, un mémoire ayant pour titre Recherches expérimentales sur les propriétés alimentaires de la gélatine.

Les deux auteurs, après avoir indiqué les principales difficultés que présente la question qu’ils ont traitée, et montré l’impossibilité de faire sur des hommes les expériences nécessaires, s’attachent à prouver qu’on peut obtenir des résultats presque aussi décisifs en agissant sur des chiens, animaux qui se rapprochent assez sensiblement de l’homme sous le rapport des organes digestifs, et qui de plus ont par le fait d’une longue domesticité contracté l’usage d’alimens peu différens au fond des nôtres.

La gélatine sèche eût été pour les chiens un mets rebutant et difficile à mâcher. En solution dans l’eau, elle aurait eu d’autres inconvéniens, puisque pour prendre une assez petite quantité de substance solide, les animaux auraient eu à avaler une énorme quantité de liquide. MM. Edwards et Balzac se décidèrent en conséquence à donner aux chiens mis en expérience une soupe faite avec du pain ordinaire et de la solution de gélatine, genre d’aliment qui, pour la forme, ne différait que très peu de celui auquel ils étaient accoutumés. Les résultats de l’épreuve ne devaient pas être moins décisifs, puisque déjà l’on savait, grâces aux recherches de M. Magendie, que le pain seul ne suffit pas pour nourrir ces animaux. Si donc on pouvait les maintenir en vie et en santé avec la soupe dont nous avons parlé, il devenait évident que la gélatine avait des propriétés nutritives.

Les auteurs du mémoire employèrent deux qualités de gélatine pour ces es-