toires que nous lisons dans les papiers, que le pauvre peuple là-bas meurt de faim et de besoin.
— Mais nous avons du froment.
— Oui, les riches, sans doute. Quant aux pauvres, je présume que ce n’est pas souvent qu’ils en ont chez vous.
— Vous en avez certainement en beaucoup plus grande abondance que nous.
— Je le crois bien ! — Et ne disent-ils pas aussi que si un pauvre homme est assez adroit là bas pour mettre quelques dollars l’un sur l’autre, votre roi Georges tombe sur lui et emporte tout ? Le fait-il réellement ?
— Je ne me rappelle pas avoir jamais entendu parler de pareille chose.
— Ah ! je pense qu’ils sont joliment discrets sur cela. — Vos gazettes ne sont pas comme les nôtres, je suppose ? Maintenant nous disons et imprimons tout ce qu’il nous plaît.
— Il me semble que vous dépensez bien du temps à lire les gazettes.
— Hé ! je vous demande comment nous pourrions le dépenser mieux ? Que peuvent faire de mieux des hommes libres, que de veiller sur leur gouvernement, et de prendre garde que ceux à qui ils donnent les places, fassent leur devoir et ne se donnent pas des airs ?
— Je pense pourtant quelquefois que vos clôtures pourraient être en meilleur état et vos routes mieux entretenues, si vous donniez moins de temps à la politique.
— Dieu soit loué ! on voit bien que vous ne savez guère ce que c’est qu’un pays libre. Qu’est ce qu’une bonne route en comparaison de la liberté d’un Américain né libre ; et qu’importe une barrière rompue par-ci par-là, auprès de savoir si les hommes que nous avons trouvé bon d’envoyer au Congrès, parlent proprement et comme nous leur avons donné mandat de parler.
— C’est donc par devoir alors, que vous allez au cabaret pour lire les gazettes.
— Il n’y a pas de doute, et qui ne le ferait pas, ne serait point un véritable Américain né libre. Je ne dis pas que le père