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ITALIE. — ROYAUME LOMBARDO VÉNITIEN.

Il parcourut ensuite la Sicile et assista à une éruption de l’Etna. En 1820, il fit paraître un Essai sur l’état physique de Rome ; ouvrage très important pour la géologie et l’histoire physique de cette ville. Vers la même époque, Brocchi, qui avait perdu ses places en Lombardie, se décida à aller, en Égypte, diriger les mines du vice-roi ; mais avant de quitter l’Europe, il visita la Carinthie pour connaître à fond la construction et l’emploi des fourneaux à réverbère. Arrivé en novembre 1822 à Alexandrie, il partit bientôt après pour la Nubie ; là ses essais ne furent pas heureux : il avait compté, pour la fusion des métaux, sur l’olchus dura, espèce de roseau du Nil, dont les anciens Égyptiens paraissent s’être servis pour cuire leur porcelaine ; mais ce combustible fut trouvé insuffisant. Brocchi fit alors un voyage au mont Liban, où il découvrit des mines abondantes de charbon de terre. S’étant rendu très habile dans l’arabe, il étudia avec soin les mœurs religieuses des Druses, et traduisit plusieurs manuscrits importans. En 1825, il alla dans le Sennaar, mais le climat de ce pays lui fut fatal : il mourut à Chartum, le 23 septembre 1826, laissant par son testament toutes ses collections, les manuscrits, et une somme considérable à sa ville natale, pour former un musée d’histoire naturelle. Brocchi réunissait un grand talent à une prodigieuse activité d’esprit ; dans ses voyages rien ne lui échappait, il observait avec le même intérêt les monumens de l’art et les productions de la nature.

Aujourd’hui que Venise n’est plus centre de gouvernement, elle compte à peine quelques noms éminens dans les sciences et les lettres. Le comte Cicognara, président de l’académie des beaux-arts, a publié une Histoire de la sculpture qui lui fait honneur, et lui a valu les éloges de l’Institut de France. Maintenant le comte Cicognara prépare une histoire de la gravure. Le professeur Marianini, que ses travaux ont placé au premier rang des physiciens italiens, a publié à Venise un excellent Essai d’expériences électromagnétiques, et plusieurs mémoires insérés dans les actes de l’Athénée de cette ville. Après Marianini, il ne nous reste guère à nommer que M. Bizio, auteur d’Opuscules de chimie et de physique fort estimés, et M. Filiasi à