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ITALIE. — ROYAUME LOMBARDO VÉNITIEN.

verticale par des phénomènes d’optique, sans fil à plomb, ni niveau à bulle d’air, ni corps flottant. Il en a publié la description dans la Bibliothèque italienne, et nous espérons qu’on en introduira l’usage dans les observatoires. L’institut de Brera a fait récemment des pertes sensibles. Mossotti, qui était l’un des plus habiles géomètres de la Lombardie, a dû quitter sa patrie ; et après avoir erré long-temps dans diverses parties de l’Europe, il a été forcé d’aller chercher en Amérique des moyens d’existence. Brambilla, qui, pendant plusieurs années, avait coopéré efficacement à la rédaction des Éphémérides, a péri misérablement, il y a peu de temps. M. Piola aussi a quitté Brera, mais il continue à s’occuper avec succès d’analyse mathématique. Il y a peu d’années qu’il a remporté un prix à l’institut de Milan, pour l’application des principes de la Mécanique analytique aux problèmes mécaniques et hydrauliques : on lui doit de savans mémoires sur les intégrales définies et sur d’autres sujets importans. M. Piola réunit chez lui plusieurs jeunes savans, tels que MM. Casati, Basti, Frisiani, etc., dans un salon où tout porte les attributs de la science. Nous y avons vu presque tous les meubles servir de tableaux analytiques : les écrans de la cheminée étaient couverts d’intégrales définies.

L’un des hommes les plus remarquables de Milan est sans contredit le modeste professeur Belli, qui, avec très peu de moyens de recherches, a pu faire des observations de physique fort importantes. M. Belli est en même temps un géomètre très distingué : il a appliqué au niveau des instrumens géodésiques et astronomiques une observation qu’on avait faite avant lui, sur la répulsion que les corps échauffés exercent sur des gouttes de liquide, et il a montré qu’il suffisait d’une légère différence de température dans les deux parties de l’instrument, pour faire marcher l’indice du côté opposé à la source de la chaleur. M. Belli a fait un travail sur l’attraction moléculaire ; mais son manuscrit, qu’il avait envoyé à l’Institut de France, paraît avoir été égaré. Il s’est occupé aussi à déterminer la loi du refroidissement des corps en opérant sur une échelle de température beaucoup plus étendue que celle dans laquelle MM. Dulong et