habit de soie bleue rayée de blanc, voyons comment vous monterez.
— Et ce que vous montrerez, dit un autre.
— À l’amende, cria-t-on, voilà qui est trop libre et de mauvais ton.
— Mauvais ton, tant qu’il vous plaira, dit l’accusé, mais le jeu n’est pas fait pour autre chose que pour voir laquelle de ces dames montera le plus décemment.
— Quel enfantillage ! dit une femme fort agréable, d’environ trente ans ; moi, je ne monterai pas si la chaise n’est pas mieux placée.
— Oh ! oh ! c’est une honte, madame de Périgord ! dit une femme ; la liste de nos noms porte Sabine Vériville, devant le vôtre ; montez en Sabine, voyons !
— Je n’en ai pas le costume, fort heureusement.
— Mais où mettre le pied ? dit la jeune femme embarrassée. On rit. Chacun s’avança, chacun se baissa, chacun gesticula montra, décrivit :
— Il y a une planche ici. — Non, là. — Haute de trois pieds. — De deux seulement. — Pas plus haute que la chaise. — Moins haute. — Vous vous trompez. — Qui vivra verra ! — Au contraire, qui mourra verra.
Nouveau rire.
— Vous gâtez le jeu, dit un homme grave, sérieusement dérangé et lorgnant les pieds de la jeune femme.
— Voyons. Faisons bien les conditions, reprit madame de Périgord, au milieu du cercle. Il s’agit de monter sur la machine.
— Sur le théâtre, interrompit une femme.
— Enfin, sur ce que vous voudrez, continua-t-elle, sans laisser sa robe s’élever à plus de deux pouces au-dessus de la cheville du pied. — M’y voilà.
En effet, elle avait volé sur la chaise où elle resta debout.
On applaudit.
— Et puis après ? dit-elle gaînent.
— Après ? Cela ne vous regarde plus, dit l’un.
— Après ? La bascule, dit un gros guichetier en riant.