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ACADÉMIE DES SCIENCES.

Grâces à son intercession, notre naturaliste a obtenu du rajah toutes les facilités pour son voyage. Arrêté quelque temps par une sorte de brigand, un petit seigneur châtelain du pays, il est parvenu, à force d’adresse et de présence d’esprit, à se tirer de ses mains ; mais le bandit n’a pas eu long-temps à se féliciter de l’avantage qu’il avait un moment obtenu ; arrêté par l’ordre de Runjit singh, c’est le nom du rajah du Pendjab, il ne dut la vie qu’à l’intercession de celui qu’il avait offensé. Toutefois M. Jacquemont sentit que la prudence ne lui permettait pas d’être trop généreux, aussi le coupable eut non-seulement à restituer les sommes extorquées, mais encore à subir un châtiment corporel et à rester prisonnier tout le temps que notre compatriote dut rester dans le voisinage.

M. Jacquemont n’a pas été émerveillé du pays de Cachemir. Si les environs de cette ville ont été célébrés par les poètes de la cour de l’Inde, il faut songer que cette contrée qui était la résidence d’été des souverains, devait en effet sembler délicieuse quand on la comparait aux plaines brûlées d’Agra et de Delhi.

M. Jacquemont croit pouvoir assurer qu’il existe quatre espèces de ruminans dont on tire un duvet propre à la fabrication des tissus de cachemire ; il espère recevoir promptement du petit Thibet plusieurs couples de chacune de ces espèces.

M. Navier fait, en son nom et celui de MM. Arago et Poisson, un rapport très avantageux sur un mémoire concernant de nouvelles expériences sur le frottement, dont l’auteur est M. Morin, capitaine d’artillerie.

L’académie, conformément aux conclusions de ses commissaires, ordonne que le mémoire de M. Morin sera imprimé dans le Recueil des savans étrangers.

M. Thénard lit une note sur le moyen de détruire les rats et autres animaux malfaisans qui habitent les murs des maisons, au moyen de fumigations d’hydrogène sulfuré. On commence par boucher exactement tous les trous, mais bientôt ceux qui ferment les passages les plus fréquentés par ces animaux sont ouverts de nouveau. C’est à ceux-là seulement qu’on applique l’appareil, qui consiste en une cornue de verre dont on lute entièrement le goulot à l’entrée du trou ; on y introduit ensuite par une tubulure du sulfure noir de fer ; puis on y verse avec précaution, pour éviter l’explosion, une certaine quantité d’acide sulfurique étendu, il se fait alors un dégagement d’hydrogène sulfuré qui pénètre par le trou dans toutes les anfractuosités où les rats se retirent, et les fait périr en peu de temps.

M. Serullas lit, en son nom et celui de M. Chevreul, un rapport très favorable sur un mémoire de M. Pélouze, concernant la transformation de l’acide hydrocyanique et des cyanures en ammoniaque et en acide formique.

M. Serullas lit une note sur l’acide iodique. L’honorable académicien, ayant entendu dire qu’on avait obtenu de l’acide iodique en traitant l’iode par l’acide nitrique, essaya d’en obtenir en soumettant, dans une cornue munie d’un récipient, de l’iode à l’action de l’acide nitrique bouillant. Il ne parvint à