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RÉVOLUTIONS
DE
LA QUINZAINE.


14 mars 1832.


Il y a quinze jours à peine, on s’occupait du fauteuil de l’abbé Montesquiou. Entre la lecture d’un roman nouveau et l’heure des Italiens, vous étiez exposé à vous entendre demander par la maîtresse de la maison quel était le candidat porté par les journaux, la chambre ou les salons. Les femmes regrettaient que M. Mignet ne se fût pas mis sur les rangs ; il eût été si bien un jour de réception ! Il est grand, il a une noble figure, de beaux cheveux, des mains d’évêque, une prestance indolente et grave ; le jour de son entrée à l’Académie, tous les yeux l’auraient contemplé avidement, dans une muette et délicieuse extase. Les belles dames du faubourg Saint-Germain l’auraient admiré à l’envi, comme un jeune prêtre, le jour où il prend les ordres, comme une religieuse, le jour où elle prononce ses vœux ! M. Arnault a la parole militaire ; quand il excommunie la nouvelle école poétique, on dirait qu’il commande une charge de cavalerie. M. Andrieux a la voix éteinte, il ne peut qu’à grande