Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/656

Cette page a été validée par deux contributeurs.


SOUVENIRS DE
DE
L’EXPÉDITION D’AFRIQUE.

À la fin d’avril 1830, je partis de Paris pour m’aller mettre aux ordres de M. le lieutenant-général Berthezène. Il commandait la première division de l’armée d’Afrique, et j’étais nommé son aide-de-camp.

L’expédition que je n’avais pas laissée populaire à Paris le devint davantage, à ce qu’il me sembla, à mesure que j’avançais dans le midi. Cette popularité lui venait sans doute de l’espérance qu’elle donnait au commerce de la Méditerranée, d’être enfin affranchi des pertes et des dangers que la guerre maritime lui faisait éprouver depuis plusieurs années. Il est probable d’ailleurs que sous un autre ministère, ou dans d’autres circonstances, elle eût été tout aussi bien accueillie dans le reste de la France, car enfin il s’agissait d’une réparation au pavillon national insulté.

Pour l’armée, cette expédition, qui venait après une longue paix, qui était de nature à promettre du nouveau, de l’étrange, de l’aventureux, était une vraie bonne fortune. Parmi les officiers et parmi les soldats, on considéra comme une grande fa-