Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/395

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À UNE JEUNE FILLE


Enfant, vous êtes blonde et tout-à-fait charmante ;
On dirait à vous voir, timide et rayonnante
Au milieu de vos sœurs,
Une royale fleur, de fleurs environnée,
Vermeille, et des parfums dont elle est couronnée,
Épanchant les douceurs.
Vous riez bien souvent d’un ineffable rire ;
Tout ce que vous pensez, vos yeux semblent le dire,
Vos beaux yeux bleus et doux !
Votre front est si pur qu’on y lirait votre âme,
Où l’ardente prière étend sa pure flamme,
Plus pure encore en vous !
Oh ! vous aimez beaucoup les fleurs et la praire,
Les oiseaux et les vers, et puis la causerie.
Le soir, dans le jardin,
Lorsque près d’une amie à la tête qui penche,
Votre bras blanc passé sur son épaule blanche,
Et la main dans sa main ;
Vous parlez bien long-temps d’amitiés éternelles,
Du ciel qui réunit les âmes fraternelles
Qu’il sépare ici-bas.