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de remplir le vide de la cale d’un bâtiment en armement. Peut-être serait-il moins raisonnable de voir arrimer dans arithmos, nombre, rithmos, mesure, ou armos, arrangement.

Artimon. Le nom du mât le plus rapproché de l’arrière d’un navire à trois mâts verticaux ; le nom de la voile qui s’attache à ce mât. Cette voile a une forme qui se rapproche de celle du trapèze ; sa fonction est de forcer l’avant du vaisseau à se rapprocher de la ligne ou lit du vent. C’est un auxiliaire du gouvernail dans ce service.

Baderne. Terme de mépris en usage pour caractériser les marins âgés qui n’ont plus l’énergie nécessaire au métier, ou ceux qui sont incapables de fortes résolutions. C’est le synonyme de ganache. D’où vient-il ? Je n’ose dire qu’il vient du mot anglais bad, qui signifie mauvais, qui ne vaut rien ; il est plus souple de le trouver dans baderlo, musard, mot italien dont nous avons fait badaud.

Banc de quart. C’était un large banc à dossier destiné à l’officier de service ; il était placé en avant du mât d’artimon. Ce banc n’existe plus à bord des bâtimens de guerre français ; on l’a remplacé par une espèce de petit plancher à caillebotis (treillis en bois) appliqué à la muraille du navire, sur le gaillard d’arrière, entre le grand mât et le mât d’artimon. Ce plancher a conservé le nom de banc de quart, quoique sa forme n’ait aucune analogie avec celle de l’ancien banc.

Barre du gouvernail. On l’appelait autrefois timon, et ce nom lui est resté sur les rivières. Elle est de bois ou de fer, manœuvrée à l’aide d’une roue, d’une corde qui passe dans deux poulies fixées à chacun des bords du navire, ou seulement à la main. La barre change de forme, de matière et d’installation selon le bâtiment. Quelques navires, mais ce sont ceux d’une petite dimension, ont leur barre implantée extérieurement dans la tête du gouvernail ; on conçoit aisément que la combinaison des chaînes ou drosses qui la font mouvoir doit être tout-à-fait contraire à celle des agens qui la dirigent quand elle est dans l’intérieur du bâtiment, ou qu’il faut la compliquer pour que la manœuvre du gouvernail soit la même.

Bitord. Cordage composé de deux ou plusieurs fils de caret tordus ensemble. Son nom dit assez que dans l’origine il n’admettait que deux fils (bis tortus).

Brai. Matière résineuse qui sert à enduire la coque des bâtimens et à remplir les coutures ou intervalles qui séparent deux bordages adjacens.

Brise. Vents légers, accidentels, qui apparaissent à de certains momens ou à des heures fixes dans de certaines localités, et qui ont peu de durée. Les brises sont quelquefois fortes, quelquefois même violentes ; elles prennent alors le nom assez beau de brises carabinées.

Caisse d’un mât. C’est la base quadrangulaire du mât de hune et du mât de perroquet.

Cale (la). Partie de l’intérieur du bâtiment comprise entre la carlingue (pièce qui recouvre la quille) et le premier plancher (le faux-pont).