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New-York un budget très différent du mien, quoiqu’il cite la même autorité. Il s’est évidemment trompé. Il a pris les comptes généraux de l’état pour sa dépense. L’état a plusieurs fonds, qui sont réellement sa propriété ; il a une ressource spéciale, un fonds qui suffit presque à la moitié de ses besoins. Il y a environ dix ans, l’état commença une grande entreprise, qui, bien que suivie d’immenses avantages politiques et sociaux présentait le caractère d’une spéculation d’argent. On traça le plan d’un système de canalisation, qui depuis a été réalisé. On emprunta de l’argent sur la foi de l’état, en donnant des sécurités particulière, telles que les revenus des sources salées, les droits d’enchère, et les recettes prélevées sur les canaux eux-mêmes. Sans ces gages donnés sur sa propriété, New-York n’aurait besoin d’imposer aucune taxe ni droit pour soutenir son gouvernement. Toutefois il n’y a eu aucune taxe à cet effet depuis 1826, à moins qu’on n’en ait établi une l’hiver dernier ; car le reste de la propriété suffisait pour faire face à la plupart des besoins de l’état.

La dernière taxe directe, avant que je ne quittasse l’état, fut établie au taux d’un demi-millième de dollar. Vous savez que l’évaluation d’une propriété pour l’assiette d’un impôt chez nous se fait toujours pour une vente forcée, ce qui réellement réduit l’impôt de près de moitié. L’impôt de l’état, étant fixé au taux de deux-millième de dollar, ne pouvait certainement pas être de plus d’un trois-millième, eu égard à la valeur réelle de la propriété, si même il atteignait si haut. En calculant la quotité des impôts de l’état de New-York pour les dix dernières années, pendant lesquelles il y a eu des impôts d’un millième, d’un demi-millième, puis pas d’impôt du tout, je suis porté à penser que le citoyen n’a pas réellement payé annuellement plus de la dix-millième partie de sa propriété à cet effet.

Quant aux entreprises que j’ai mentionnées, elles ont très bien réussi, et si bien que, lorsque les conditions de l’emprunt permettront de rembourser la dette des canaux, New-York tirera de ses canaux seuls un revenu qui excèdera quatre fois ses dépenses ordinaires. En outre, elle pourra de nouveau disposer de ses rentes sur les sources salées, c’est-à-dire qu’elle aura en