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LITTÉRATURE.

Pourquoi ne m’avoir pas plutôt présenté pour cette charge son frère aîné Jean ?

Le connétable regarda le roi avec étonnement ; un soupir sortit de sa large poitrine, il secoua la tête tristement ; le roi répéta la question.

— Sire, dit-il enfin, est-il possible qu’il y ait des souffrances humaines portées à ce point que le père oublie la mort de son fils ?

Le roi tressaillit, pressa de nouveau sa tête de ses deux mains, et quand il les écarta de son visage, le connétable put voir deux larmes qui roulaient sur ses joues flétries.

— Oui, oui… je me rappelle, dit-il ; il est mort dans notre ville de Compiègne. — Puis il ajouta plus bas : — Et Isabeau m’a dit qu’il était mort empoisonné… Mais, chut !… il ne faut point le répéter… Mon cousin, croyez-vous que cela soit vrai ?

— Les ennemis du duc d’Anjou en ont accusé ce prince sire, et ils ont fondé cette accusation sur ce que cette mort rapprochait du trône le dauphin Charles, son gendre. Mais le roi de Sicile était incapable de commettre ce crime, et s’il l’a commis, Dieu n’a pas permis qu’il en recueillît les fruits, puisque lui-même est mort à Angers, six mois après celui dont on l’accuse d’être le meurtrier.

— Oui — mort — c’est ce que me répond l’écho, quand j’appelle autour de moi mes fils et mes parens, le vent qui souffle autour des trônes est mortel, mon cousin, et de toute cette riche famille de princes — il ne reste plus que le jeune arbre et le vieux tronc. — Ainsi donc mon Charles bien-aimé ?

— Partage avec moi le commandement des troupes ; et si nous avions de l’argent pour en lever de nouvelles…

— De l’argent, mon cousin, n’avons-nous pas les fonds, réservés aux besoins de l’état ?…

— Ils ont été soustraits, sire.

— Et par qui ?

— Le respect arrête l’accusation sur mes lèvres…

— Mon cousin, personne que moi n’avait le droit de dis-