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SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LONDRES.

cherchée du fleuve qu’on a fort mal à propos appelé Niger, vient d’être enfin découverte par un homme aussi modeste qu’intelligent, qui, sans avoir de théorie à soutenir ou de préjugé à justifier, s’est mis tout simplement à l’œuvre, et a accompli, non sans difficultés et sans dangers, la tâche où tant de voyageurs avaient failli.

Richard Lander, qui avait suivi le capitaine Clapperton dans son second voyage à Soccatoo (Sakatou) en qualité de simple domestique, et qui, après la mort de son maître, avait rapporté son Journal en Angleterre et y avait joint le résultat de ses propres observations, offrit ses services pour continuer les découvertes du capitaine, et descendre le fleuve jusqu’à son embouchure, quelque part qu’elle pût être. Il reçut des instructions qui lui prescrivaient de prendre la même route que Clapperton, jusqu’à ce qu’il atteignît un endroit favorable pour s’embarquer sur la rivière, et puis de se livrer au courant, et de descendre jusqu’où il le conduirait, soit à la mer, soit au lac de Tsad, les deux seuls réservoirs probables, et même possibles, de ses eaux. Richard Lander, accompagné de John son frère, aborda le 31 mars 1830 à Badagry, et le 15 novembre suivant il arriva dans l’Océan atlantique par le canal du Nun, bras du fleuve, qui décharge dans la baie de Bénin une petite partie des eaux du Quorra (Konâra.)

Le mémoire publié ici consiste seulement en quelques extraits du « Journal d’une Expédition entreprise par ordre du gouvernement anglais pour déterminer le cours et l’embouchure du Niger, plus exactement appelé Quorra, depuis Yaoori jusqu’à la mer ; par Richard et John Lander. » Tel est le titre du livre que le libraire Murray va publier en même temps à Londres et à Paris, et qu’il a payé mille livres sterling aux deux voyageurs.

D’abord les deux frères suivirent à peu de chose près la première route de Richard jusqu’à Boossa, qui n’est pas sur une île, comme Clapperton le supposait, mais sur la rive droite du fleuve. Au reste, l’erreur de Clapperton s’explique